Chevallier (J-Y.), Legendre (F.) et Morin (P.). – L'investissement dans un contexte de faible croissance et de taux d'intérêt élevés. Recherches Économiques de Louvain, vol. 54, num. 2, 1988, pp. 221–249.

Les années 1980 ont été caractérisées par une atonie persistante de l'investissement industriel des entreprises française, une détérioration accusée de leurs comptes jusqu'en 1983 et des taux d'intérêt très élevés. En même temps, plusieurs difficultés sont apparues dans les travaux macroéconomiques consacrés à l'influence des anticipations de demande, du coût relatif des facteurs et du profit sur le comportement d'investissement. Ceci souligne l'intérêt d'une étude de ce comportement sur un panel d'environ 700 entreprises industrielles suivies de 1975 à 1983, qui représentent 30 % de la valeur ajoutée industrielle. Les principales conclusions de l'étude pourraient les suivantes : le modèle de l'accélérateur est moins pertinent à partir de 1979. La contrainte de rentabilité semble avoir eu une forte influence pendant la période étudiée (1979–1983). Le taux d'intérêt apparent, propre à l'entreprise, semble influencer l'accumulation du capital. Le ratio d'endettement et les aides fiscales n'ont pas une grande importance.

The 1980s have seen a persistent sluggishness of the industrial investment of french firms, a marked deterioration in corporate finances until 1983, and very high interest rate. Simultaneously, many difficulties have appeared in the macroeconometric works dealing with the influence of anticipated demand, relative price of factors and profit as determinants of investment. This point out the value of studying capital formation behavior on a panel of nearly 700 manufacturing firms, monitored from 1975 to 1983, which represent 30% of industrial value added. The main conclusions of the study could be the following. The accelerator model is less relevant for the 1980s than for the 1970s. The return constraint seems to have exerted a strong influence during the period studied (1979–1983). The apparent interest rate, specific to the firm, seems to affect capital formation. Indebtedness ratios and tax incentives to investment do not have a decisive effect.