Artus (P.) et Legendre (F.). – Taux d'intérêt et formation des salaires : au-delà de la courbe de Phillips ? – Communication aux Journées Emploi, Paris, CGP-DARES-MAD-EPEE, 1996.
L'atonie salariale de ces quinze dernières années en France pourrait aussi s'expliquer par le niveau élevé des taux d'intérêt. Tout d'abord, nous détaillons les raisons, théoriques et empiriques, qui nous conduisent à nous déclarer insatisfaits de la modélisation habituellement retenue pour la formation des salaires – une courbe de Phillips « augmentée ». Ensuite, nous développons un modèle de négociations salariales qui, d'une part, distingue deux modalités de marchandage (hypothèse du « droit à gérer » où seuls les salaires sont négociés vs hypothèse du « contrat optimal » où sont négociés simultanément les salaires et l'emploi) et qui, d'autre part, permet d'introduire explicitement une contrainte de rentabilité du capital productif. Enfin, à partir de données macro-économiques semestrielles, nous testons une version simplifiée du modèle ; nous mettons en évidence que, depuis la fin des années 70, la contrainte de rentabilité aurait pu plomber à deux reprises l'évolution des salaires réels.